Les Ericacées de l'Ouest de l'Amérique latine P. Bellec

  Patrick Bellec

 

 

En complément des genres tels que les Gaultherias et les Vacciniums déjà présentés lors de précédents articles, l’Amérique Latine possède dans la famille des Ericacées des espèces nombreuses et riches en diversité. Celle-ci leur permet d’occuper nombre des niches écologiques présentes dans cette partie de l’Amérique du Sud au relief escarpé de la Cordillère des Andes.

Dans les « Paramos », qui forment de vastes zones arbustives en altitude, en Colombie, Equateur, Pérou et Bolivie, on trouve le genre Disterigma qui forme des petits arbustes touffus au fin feuillage dont les fleurs sont souvent de couleurs vives et aux fruits qui sont des baies. Ce genre compte environs 25 espèces. Egalement présent dans les « Paramos » le genre Plutarchia qui forme des arbustes au port plus érigé dont le feuillage est fréquemment fin et coriace. La floraison est tubulaire et souvent de couleur rouge pour les 12 espèces que compte ce genre.

 

Les forêts pluviales que l’on trouve à différentes altitudes abritent plusieurs espèces d’Ericacées, qui forment des lianes, avec les genres suivants :

Sphyrospermum qui avec 16 espèces au feuillage lancéolé de un centimètre de long possède des fleurs de petites tailles, qui sont solitaires, tubulaires, situées au bout d’un long pédoncule. Les couleurs sont blanches ou rosâtres, et les fruits sont des baies.

Diogenesia est similaire avec des fleurs et des feuilles de plus petite taille. Ce genre compte 9 espèces.

Themistoclesia, également similaire avec un feuillage plus grand possède des fleurs dont les calices recourbés sont de couleurs vives, fréquemment rouge. Elles sont pollenisées par les colibris. Les fruits sont des baies pour ce genre qui compte 30 espèces.

 

Ces forêts comptent également des espèces dont la végétation est érigée et avec une floraison relativement de grande taille. Elles sont représentées par les genres suivants :

Bejaria (30 espèces), qui possède des fleurs pleinement ouvertes dont les pétales sont séparés. Le feuillage elliptique est souvent long de 5 centimètres. Le fruit est petit et sec.

Semiramisia (7 espèces), au feuillage lancéolé, possède des fleurs aux calices campanulés de 2 centimètres de large. Les couleurs sont vives souvent de couleur rouge.

 

Les forêts humides et pluviales sont surtout le royaume des espèces semi-épiphytes et épiphytes. Elles se caractérisent par de longues branches retombantes. Elles sont représentées par les genres suivants :

Cavendishia avec près de 100 espèces est le plus riche. Le feuillage lancéolé est long de 5 centimètres en général, les fleurs sont de petite taille avec 1 centimètre de long. Elles sont regroupées en racèmes dont la base forme des bractées. Les fruits sont des baies.

Ortheae avec ses 15 espèces est un genre très proche.

Egalement proche le genre Lysiclesia avec ses 2 espèces au très petit feuillage et aux fleurs tubulaires assez longues de 3 à 4 centimètres de longueur, de couleur blanche.

Satyria (25 espèces) possède un feuillage similaire plus grand avec une taille souvent supérieure à 5 centimètres de long. Les fleurs en grappes se développent directement à partir des branches. Tubulaires, elles sont longues de 1 à 2 centimètres. Leur coloris est à prédominance rouge.                        .

Thibaudia (60 espèces) est également un genre dont les espèces possèdent un feuillage assez grand, plus de 5 centimètres en longueur. Les fleurs en racèmes sont tubulaires et de petite taille, avec un demi-centimètre de long.

Demosthenesia avec ses 9 espèces possède les caractéristiques suivantes : un feuillage ovale de 1 à 2 centimètres de diamètre, des fleurs globulaires de 2 à 3 centimètres. La couleur est vive souvent rouge.

Cerastostema (18 espèces) possède généralement un grand feuillage lancéolé de 10 centimètres de longueur. Les fleurs sont de grande taille, de 4 à 6 centimètres de long, angulaires, avec un important calice à la base.

Macleania (45 espèces) et Psammisia (50 espèces) sont deux genres assez proches, avec pour le premier un feuillage ovale de 2 à 3 centimètres, et des fleurs tubulaires en grappes qui atteignent 2 centimètres de long. Pour le second genre le feuillage est lancéolé de 4 à 5 centimètres de longueur, et les fleurs sont de petite taille, tubulaires en grappes, de un demi centimètre. La floraison de ces genres est de couleur vive, dont les tons rouges sont les plus fréquents.

Egalement très proche des Maclenia le genre Siphonandra avec 3 espèces possède un feuillage nettement plus petit.

Anthopterus (7 espèces) est spécifiquement épiphyte, possède un feuillage lancéolé de 3 à 4 centimètres de long, les fleurs sont tubulaires fermées, avec une longueur de 3 à 4 centimètres. Les fruits sont des baies.

Anthopteropsis avec 1 espèce est proche ainsi que le genre Lateropora avec ses 2 espèces.

Killipiella (2 espèces) assez similaire possède un feuillage très étroit.

 

En dehors de leur milieu souvent difficilement accessible, ces espèces peuvent être découvertes dans des jardins botaniques de renom tels que Kew et Edmbourg au Royaume-Uni, ou St Louis dans le Missouri aux Etats-Unis.

Les espèces issues des « Paramos » pourraient trouver leur place dans nos jardins, en compagnie des bruyères, des Rhododendrons nains.

Pour les autres genres en sélectionnant les espèces situées au dessus de 2500 mètres d’altitude, leur culture serait possible comme celle des Rhododendrons vireya et des Agapetes, c'est-à-dire en serre froide ou véranda hors gel l’hiver, et pour l’été en extérieur à l’ombre fraiche.

Le chalenge reste à se procurer des graines dont les semis et la germination sont similaires aux autres Ericacées.